Tous les progrès actuels de l'histoire et de la préhistoire confirment que la nature naturelle est une dure marâtre pour l'humanité. Le lait des vaches donne la tuberculose et la vie d'autrefois faisait nourrir un enfant sur trois avant son premier anniversaire. À une humanité sans travail et sans technique, le globe terrestre ne donne qu'une vie limitée et végétative: quelques centaines de millions d'individus subsistent animalement dans quelques régions subtropicales. Toutes les choses que nous consommons sont en effet des créations du travail humain, et même celles que nous jugeons en général les plus naturelles comme le blé, les pommes de terre ou les fruits. Le blé a été créé par une lente sélection de certains graminées (禾本科植物); il est si peu que si nous le livrons à la concurrence des vraies plantes naturelles, il est immédiatement battu et chassé; si l'humanité disparaissait de la surface du sol, le blé disparaîtrait moins d'un quart de siècle après elle; et il en serait de même de toutes nos plantes , de nos arbres fruitiers et de nos bêtes de boucherie, toutes créations de l'homme qui ne subsistent que parce que nous les défendons contre la nature; elles valent pour l'homme; mais elles ne valent que par l'homme. À plus forte raison, les objets manufacturés, des textiles au papier et des montres aux postes de radio, sont des produits artificiels, créés par le seul travail de l'homme. En conclusion: l'homme est un être vivant étrange, dont les besoins sont en total désaccord avec la planète off il vit. Pour le bien comprendre, il faut d'abord comparer l'homme aux animaux, et même aux plus évolués dans la hiérarchie biologique: un mammifère, cheval, chien ou chat, peut se satisfaire des seuls produits naturels... Et dès qu'ils sont rassasiés de nourriture, aucun d'eux ne cherchera à se procurer un vêtement, une montre, une pipe ou un poste de radio. L'homme seul a des besoins non naturels et ces besoins sont immenses... Cela étant, nous voyons bien pourquoi nous travaillons: nous travaillons pour transformer la nature naturelle qui satisfait mal ou pas du tout les besoins humains, en éléments artificiels qui satisfassent ces besoins; nous travaillons pour transformer l'herbe folle en blé puis en pain, les merises en cerises et les cailloux en acier puis en automobiles. On appelle économiques toutes les activités humaines qui ont pour objet de rendre la nature ainsi consommable par l'homme. Nous comprenons qu'il s'agit là d'une rude t[â]che et qui est loin de satisfaire aisément nos besoins: il y a un tel écart entre ce que la nature naturelle nous offre et ce que nous désirerions recevoir!
1. C'est le travail humain qui crée tout ce que nous consommons.
A
2. Seuls les hommes ont des besoins naturels et artificiels.
A
3. Les plantes ne valent que pour l'homme.
B
4. La planète off nous vivons est pleine de choses vivantes.
C
5. Les animaux sont contents d'avoir des besoins non naturels.
B
6. La hiérarchie biologique n'existe pas dans le monde.
C
7. La nature constitue une marâtre très dure pour l'humanité.
1 Les Vivien partent en voyage. Leurs cinq valises sont déjà prêtes. Madame Vivien fait le tour de l'appartement pour voir si elle n'oublie rien. — Bon, dit Monsieur Vivien, je vais chercher la voiture au garage. — Profites-en pour descendre les deux grosses valises, lui répond sa femme. Laurent prendra la petite, et je descendrai les deux autres. 2 Monsieur Vivien sort avec les deux valises. Satisfaite de son inspection, Madame Vivien se prépare à le suivre avec le petit Laurent. Mais, au moment de partir, elle a un doute: est-ce que le gaz est bien ferm6? 3 Elle envoie Laurent le vérifier. Laurent vient à peine d'arriver clans la cuisine que sa mère lui crie: — Dis Laurent, j'allais oublier de prendre la glace... — Je comprends, Maman, il n'y en a plus, tu le sais bien! — Pas cette glace-là! Dépêche-toi: ton père doit être en train de nous attendre. Je passe devant. Mets la glace dans la petite valise. Tu sauras fermer la porte? — Mais oui, Maman. 4 Ce soir-là, Madame Vivien ouvre ses valises pour ranger les vêtements dans l'armoire de l'hôtel. Quand vient le tour de la petite valise, elle voit avec surprise que tout y est mouillé: la chemise, les pantalons, tout. — Regarde, Jean! Il doit y avoir de l'eau dans le coffre de la voiture. — Alors tes vêtements étaient déjà humides. — Ils étalent secs et repassés. J'en suis sûre! C'est le coffre! — Moi je vais me raser. Donne-moi la petite glace ronde: tu sais que je n'aime pas me raser avec les glaces fixées au tour. 5 Madame Vivien cherche dans la petite valise: la glace n'y est pas. — Laurent, la glace, s'il te plaît! — Dans la petite valise, Maman. 6 Madame Vivien commence à comprendre. — Quelle glace, Laurent? La glace pour se regarder? — Je ne suis pas si bête. Je sais que des glaces, il y en a dans tous les hôtels.
1. paragraphe 2 A. Personne ne fait attention à ce qui se passe. B. Une dispute entre mari et femme. C. Madame n'est pas sûre si le gaz est bien fermé. D. La glace n'est pas dans la petite valise. E. Madame dit à son fils d'apporter une glace. F. Tout le monde oublie de prendre la glace en partant.
C
2. paragraphe 3
E
3. paragraphe 4
B
4. paragraphe 5
D
5. Madame dit à son fils de voir si tout ...... bien. A. voyagés B. préparées C. contentés D. prête E. marche F. mouillé
E
6. Les valises des Vivien sont assez bien......
B
7. Madame remarque que tout est ...... dans la petite valise.
Paul fait partie de l'équipe d'ingénieurs 1 qui construit le barrage. Il a déjà passé plusieurs mois sur le chantier, vivant avec les ouvriers. Aussi il connaît bien les difficiles problèmes posés: il faut appuyer le mur de 90 mètres de haut sur un mauvais terrain. On ne peut pas construire un vrai mur, il faut aller chercher la terre plus haut dans la montagne, camion après camion, et la transporter dans la vallée. Le tas monte, mètre à mètre. Les travaux sont en retard sur le programme prévu 2 . Paul fait son plan avec ses copains. La lutte sera dure. Mais tous croient en la victoire finale. N'est-ce pas le plus grand barrage que les Français aient jamais construit? Mais voilà que les machines tombent en panne, que des ouvriers sont blessés. Une fente s'est ouverte dans le bas du grand mur. Il y a plus grave encore: l'ingénieur en chef, Renaud, directeur de l'Équipement à l'Énergie Électrique (电力装备部门) vient en personne 3 , regarde les choses de près et fait connaître sa décision: il faut tout recommencer, tout reconstruire. Paul est découragé. En cette minute ses yeux, sa tête, son cœur lui font mal, il souffre comme s'il était lui-même blessé. Renaud va essayer de le faire réfléchir. — C'est un métier que vous avez choisi, dit-il, un métier où il faut lutter chaque jour, chaque heure contre le découragement. Mais c'est le plus beau des métiers 4 . La voix de Renaud s'adoucit brusquement. — J'ai connu ça autrefois. J'ai aussi vécu avec les ouvriers à votre âge... Quand je pense à votre vie et à la mienne, je vous envie vraiment, cher jeune homme. Parce que... Les deux hommes se regardent une dernière fois. Tous les deux ont du mal à masquer entièrement leur émotion... 5 Et Renaud achève. — parce que c'est vous qui avez la meilleure part.
1. Paul fait partie de l'équipe d'ingénieurs.
A.il est aussi ingénieur
B.il est membre du groupe d'ingénieurs
C.il participe à une compétition d'ingénieurs
D.il dirige l'équipe d'ingénieurs
A B C D
B
2. Les travaux sont en retard sur le programme prévu.
A.Les travaux prolongent.
B.Les travaux reportent à plus tard.
C.Les travaux se poursuivent.
D.Les travaux n'avancent pas comme prévu.
A B C D
D
3. L'ingénieur en chef ...... vient en personne.
A.... vient avec une personne
B.... vient en suivant une personne
C.... vient lui-même
D.... vient accompagné d'une personne
A B C D
C
4. Mais c'est le plus beau des métiers.
A.c'est le meilleur des métiers
B.c'est le plus grand métier des métiers
C.c'est le plus facile des métiers
D.c'est le plus difficile des métiers
A B C D
A
5. Tous les deux ont du mal à masquer entièrement leur émotion.
A.... à cacher tout à fait leurs sentiments
B.... à marquer tout à fait leurs sentiments
C.... à montrer tout à fait leurs sentiments
D.... à dire tout à fait leurs sentiments
A B C D
A
Texte 2
Quand j'ai commencé à ruiner
J'avais à peu près neuf ans quand mon copain Gaillard et moi avons allumé notre première cigarette. Nous avons mis notre argent de poche en commun 1 , marché jusqu'à la station-service et jeté trente-cinq centimes dans le distributeur de cigarettes. Nous sommes allés dans un champ et, cachés dans les buissons, nous avons allumé une cigarette. Un jour, j'ai raconté à Bernard que moi aussi je fumais, et il a souri. Il a dit que je n'avalais probablement pas la fumée. Avaler la fumée? Bernard m'a laissé tirer une bouffée (抽一口) de sa cigarette. Mes poumons ont violemment réagi. J'ai recraché la fumée dans une toux violente. Bernard a ri. J'ai décidé que je devais apprendre à 2 avaler la fumée sans tousser. Je me suis entraîné, obligeant mon organisme à accepter le poison. En 5e, je me suis fait un nouveau copain qui fumait comme un adulte. Lorsqu'il arrivait au bout de sa cigarette, il pinçait le mégot (烟蒂) entre les doigts, tirait la dernière bouffée, puis le jetait d'une pichenette (手指轻弹). J'avais envie de fumer comme ça. Je me suis entraîné à allumer ma cigarette avec un air indifférent, puis à laisser la cendre se former comme le font les vieux habitués (老烟枪). Au lycée, j'ai arrêté de fumer quand je me suis inscrit au club d'athlétisme. J'ai recommencé lorsque j'ai abandonné la course en classe de première. Ma petite amie me rejoignait sur le parking où je fumais après les cours, et je lui allumais sa cigarette avec la mienne 3 . J'ignore à quel moment je suis devenu dépendant. Mais je suis passé lentement de la p6riode où je fumais pour le plaisir à celui où mon corps réclamait sa dose de nicotine (尼古丁). Durant mes années de fac, j'avais tout juste assez d'argent pour joindre les deux bouts, mais les cigarettes figuraient en première place sur ma liste de dépenses. Après l'université, je me suis remis à courir 4 , mais cette fois j'ai continué à fumer. Toute ma vie s'organisait autour de ma prochaine dose de nicotine. À la fin, ce besoin impératif me dégoûtait encore plus que la toux, l'odeur du tabac sur mes vêtements. C'est ça qui m'a finalement déterminé à arrêter. J'ai posé une cigarette sur la table et me suis dit: ne pas la fumer. Cette cigarette me tentait comme les souris taquinent le chat 5 . J'y pensais au saut du lit, et toute la journée à mon travail. J'appréhendais le retour à la maison et le combat d'une nouvelle soirée de manque de tout pour moi. Les gens qui n'ont jamais fumé, ou qui n'ont jamais été dépendant vis-à-vis de l'alcool ou de la drogue, ne peuvent pas comprendre l'angoisse par manque de cigarettes.
1. nous avons mis notre argent de poche en commun
A.argent de poche = argent qui est dans la poche
B.argent de poche = argent qui se cache dans la poche
C.argent de poche = argent qu'on a mis dans la poche
D.argent de poche = monnaie pour les dépenses personnelles
A B C D
D
2. j'ai décidé que je devais apprendre à ...
A.il me fallait
B.j'allais
C.je voulais
D.je croyais
A B C D
A
3. je lui allumais sa cigarette avec la mienne
A.la mienne = ma cigarette
B.la mienne = sa cigarette
C.la mienne = ma petite amie
D.la mienne = une cigarette
A B C D
A
4. je me suis remis à courir
A.j'ai recommencé à courir
B.j'ai remis la course à plus tard
C.j'ai couru encore une fois
D.j'ai couru, couru toujours
A B C D
A
5. les souris taquinent le chat
A.les souris jouent avec le chat
B.les souris ont peur du chat
C.les souris amusent le chat
D.les souris s'enfuient devant le chat
A B C D
C
Texte 3
un malade imaginaire
Ce matin-là, Guy n'était pas dans son assiette. — Je me sens tout fatigué 1 , cria-t-il à sa femme, Jeanne. — Encore, lève-t-elle les yeux au ciel. Qu'est-ce qui t'arrive cette fois? — Je ne sais pas, soupira-t-il d'une voix mal assurée. Je ne me sens pas bien, c'est tout. J'ai une drôle de douleur, là, sous la tempe. Les signes de Guy sont toujours très vagues, mais dès qu'on l'encourage à consulter un médecin, il refuse, préférant voir . En général, dès le lendemain, les douleurs de la veille ont été remplacées par d'autres, qui présagent une maladie différente. — Bonne nouvelle! J'ai échappé à la grippe qui me guettait 2 hier. Le problème, c'est que maintenant j'ai une douleur à l'estomac. C'est peut-être une question mal digérée, mais j'ai l'impression que c'est quelque chose de plus méchant que ça... Aïe! Ça recommence! C'est atroce! — Je crois que tu ferais mieux d'aller consulter. — Non, non... Je vais attendre un peu pour voir comment ça évolue. Tandis que Guy se débat sous les yeux inquiétants de Jeanne, Michel, mon mari, vit lui aussi clans l'attente d'une maladie imaginaire: — J'ai peut-être l'air en forme, comme ça. Mais que tu veux que je te dise? Avec ce vent glacial, c'est un miracle si je sors d'une maladie sans une infection chronique! Néanmoins, Michel rêve de se retrouver cloué au lit 3 avec une maladie. Dans son esprit, la maladie est le synonyme du bonheur. Enfin, il avait des crises cardiaques et passait plusieurs semaines alité à se faire traiter avec tendresse par sa mère. — Quand je frappais un coup sur le plancher, raconte-t-il avec nostalgie, elle m'apportait une assiette pleine de tartines grillées. Deux coups, c'était du jus d'orange. Finalement, il se débarrassa de la crise cardiaque, mais conserva l'idée que maladie allait de paire avec amour et petites attentions. Par une chaude journée d'été, je le vis revenir du jardin, où il venait de passer trois heures à creuser un trou pour y planter un arbre. — Tu es en pleine forme et fort comme un bœuf, lui dis-je. Sinon, tu n'aurais pas accompli cet énorme travail. Ce compliment n'eut pas la chance de lui plaire. — J'en ai trop fait. Je ne tiens plus debout. — Il y a de quoi! Au moins, ça prouve que tu n'es pas malade. — C'est vrai. C'est la première fois que je me sens bien depuis des mois. Mais tu sais quoi? Je vais m'en repentir 4 . Après avoir supporté pendant des années nos maris de la maladie du doute, Jeanne et moi avons décidé de tenir un journal de leurs signes. Ce fut notre première victoire. Nous énumérions simplement le détail de leurs maux, sans le moindre commentaire. Et, après la première occasion, nous faisions le bilan: Michel et Guy: — Je ne vais pas bien, mais alors pas bien du tout... Jeanne et Marie(moi): — Autrement dit, tu es malade comme d'habitude. Michel et Guy: — Mais qu'est-ce que tu racontes? Ça fait des mois que je n'ai rien. Jeanne et Marie: — Mais si. Tiens, regarde, c'est écrit dans le journal. Je n'ai rien inventé. Michel et Guy: — Ne fais pas de bêtise! Tu sais bien que c'était une blague. Mais, cette fois, je sens qu'une maladie recommence 5 .
Dans le métro, Youssef est tranquille. Il fait chaud, calme. 1 . Chez lui, dans le treizième arrondissement, c'est impossible: parents et enfants, huit personnes vivent dans la même pièce unique, prolongée d'une petite cuisine. Pas de table, pas de chaise. Le soir, on déroule simplement des nattes pour dormir. Youssef a bien pensé à travailler dans les cafés, aussitôt après les cours. 2 . Alors, il est debout tous les matins à cinq heures. Il range ses livres et cahiers lorsque commence la cohue, un peu avant huit heures. Youssef a quinze ans. Il est en classe de troisième. Il ne se plaint pas. Il ne se révolte pas: d'après son père, là-bas, en Tunisie, c'était bien pire. C'est un peu plus grand chez les Rémy. Eux aussi habitent dans le treizième. On les a marne relogés. Le rêve: un loyer de 1000 francs par mois pour deux pièces et une cuisine. Ils sont six là-dedans. Mais route médaille a son revers: l'immeuble dans lequel on les a relogés est condamné à la démolition. Alors, toutes les fenêtres qui donnent sur la rue sont condamnées par des parpaings (水泥墙). 3 . Il n'y a qu'une ouverture, une porte-fenêtre qui donne sur une cour sombre. Jeanne C., une asistante sociale, a essayé de leur trouver un logement plus décent. Sans succès. Dans les offices d'HLM, constate-t-elle, on fait passer les familles françaises avant les autres. Les Rémy ont le tort d'être Portugais. Marie travaille dix heures par jour dans un restaurant. Elle a seize ans. elle gagne cinq mille deux cents francs par mois. 4 : le père a été mis à la retraite anticapée après avoir passé vingt-cinq ans comme manœuvre dans la même usine. La mère est morte. Restent outre Marie, une sœur et un frère. Jusqu'en septembre, toute la famille vivait dans deux chambres séparées. Depuis que l'hiver est là, père, filles et fils dorment dans la même pièce: le chauffage coûte cher. On pourrait croire que le Paris des promoteurs, des rénovations spectaculaires, des quartiers rasés, du Centre Pompidou avait rejeté comme une lèpre (麻风病) sa misère sur la banlieue. Mais c'est une erreur. 5 . A. On peut lire, écrire, réfléchir. B. Le Paris de Pauvres existe toujours. C. Mais il n'a pas de quoi payer les consommations. D. Le problème du logement des immigrés à Paris n'est pas intéressant. E. Les murs ruissellent d'humidité. F. Toute la famille vit de son salaire.
Il y a aujourd'hui dans le monde près de 800 millions de postes de télévision, dont plus de 600 millions de récepteurs couleur. La raison de cette diffusion gigantesque que n'a 1 connu le cinéma, encore bien moins le théâtre, est très simple. La télévision est un moyen d'information et de distraction qui pénètre dans la maison. C'est l'instrument qui vous permet d'assister à un spectacle sans avoir à 2 de chez vous, commodément installé dans votre fauteuil, dans votre salle à manger — voire même dans votre lit— sans dépenser un sous, ou presque. En plus de la taxe annuelle, une certaine somme a bien été versée lors de l'acquisition du poste— ou continue à être réglée tous les mois s'il s'agit d'un achat à crédit— mais personne n'y 3 . Une autre cause du prodigieux essor de la télévision est sans doute le fait qu'elle peut s'adresser à tous, dans le langage simple et élémentaire des images. Elle est adaptée à l'intelligence moyenne, à la culture moyenne, à la sensibilité moyenne de l'homme d' 4 . Au cours de ses émissions, l'homme et la femme, l'enfant et l'adulte, l'analphabète et l'érudit peuvent trouver des informations d'un grand intérêt car elle sait se faire comprendre de tous. Elle comporte une gamme complète de spectacles de tous genres, allant de l'émission culturelle au magazine, du grand film au documentaire, qui peuvent satisfaire tous les 5 . Il n'est pas exagéré de dire que la télévision a profondément changé notre façon de vivre. Nos habitudes à la maison, les heures de repos et de coucher, les sorties du soir sont souvent fonction du programme de la 6 . Les jours où passent certaines grandes émissions d'un intérêt général, les rues des villes sont désertes ou presque, les salles de cinéma, de théâtre sont 7 . Les gens ont pris (ou repris) l'habitude de rester chez eux après le dîner. Il leur faut se battre avec les enfants pour les envoyer se coucher; les petits veulent, 8 aussi, regarder leurs émissions. Tels sont les premiers changements apportés par la télévision dans notre 9 de vie et de pensée. Mais il en est d'autres plus profonds et 10 importants. Il existe, par exemple, clans tous les pays, même les plus développés, des populations qui 11 dans un isolement complet, à la campagne ou dans les montagnes, coupées de tout contact avec la ville. Pour ces personnes, le théâtre et le cinéma sont des phénomènes à peu près inconnus, les journaux leur parviennent avec beaucoup de retard, ou ne les atteignent pas du 12 . Avant l'arrivée de la télévision dans ces régions reculées, leurs habitants vivaient un peu en dehors de la vie moderne. Séparés de l'actualité quotidienne, ils ignoraient tout de la science, de la technique, de la culture, des progrès de l'humanité. Aujourd'hui le berger, le paysan, le gardien dans son phare, le montagnard dans son refuge connaissent ce monde où nous vivons: ils voyagent à travers les pays, visitent des 13 pittoresques, découvrent des régions dans lesquelles ils ne pourront sans doute jamais se rendre. Depuis quelques 14 , la télévision, de nationale qu'elle était est devenue internationale, mondiale, universelle. Peu à peu, on a lancé et placé sur orbite fixe autour de la Terre, des satellites de type , qui reçoivent et transmettent des émissions télévisées d'un continent à l'autre. L'objectif final était de placer sur cette orbite un assez grand nombre de 15 pour toute la surface de la Terre. Un même spectacle peut désormais être reçu simultanément en Europe, en Amérique ou dans n'importe quelle partie du monde. Avec la télévision, nous assistons peut-être à la plus grande révolution de notre époque.